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La CSRD pour les communicants ? un richesse éditoriale sans précédent !
Selon vous, quels sont les incidences de la CSRD sur le marketing et la communication ?
Depuis quelques mois, on entend beaucoup parler de la CSRD (Corporate Sustainibility Reporting Directive) dans les différents cercles en lien avec la RSE.
Mais quelles en seront les conséquences concrètes pour les équipes marketing et communication ?
La montée en puissance de la RSE a transformé la manière dont les entreprises perçoivent et gèrent leurs interactions avec la société et l'environnement. Mais récemment, une nouvelle ère s'est ouverte avec l'introduction de la CSRD (Corporate Sustainibility Reporting Directive ou Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises), une initiative réglementaire qui reconfigure le paysage des entreprises. Mais quels sont les grands principes de la CSRD, et quelles sont les implications spécifiques pour les services marketing et communication des entreprises concernées ?
La CSRD en quelques mots
La CSRD est une législation qui exige des entreprises qu'elles divulguent publiquement des informations spécifiques sur leur impact social, environnemental et économique. Cette initiative vise à accroître la transparence et la responsabilité des entreprises envers leurs parties prenantes, notamment les actionnaires, les employés, les clients, et la société dans son ensemble.
Pour se conformer à la législation, les entreprises concernées devront publier des rapports réguliers détaillant leurs activités et leurs performances dans ces domaines. Ces rapports doivent être préparés selon des normes spécifiques, les ESRS (European Sustainibility Reporting Standards), et permettront d’utiliser un langage commun à toutes les entreprises.
La CSRD est mise en œuvre progressivement : applicable depuis le 1er janvier 2024 pour les entreprises déjà soumises à la directive sur la publication d'informations non financières en vigueur depuis 2018 (les entreprises remplissant deux des critères suivants : plus de 500 salariés, plus de 40 millions € de chiffres d'affaires, plus de 20 millions € de total de bilan), elle sera ensuite élargie aux entreprises de plus de 250 salariés et aux PME cotées en Bourse les années suivantes.
Les grands principes de la CSRD
L’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) a la charge d’élaborer les normes techniques qui vont se répartir selon différentes modalités :
- 3 grandes thématiques : environnement, social et gouvernance
- 12 ESRS (European Sustainability Reporting Standards) répartis dans ces thématiques
- 4 dimensions de reporting : gouvernance, stratégie, management des IRO (impacts, risques et opportunités) et cibles et mesures
- 3 catégories de normes : transversales, thématiques et sectorielles
- 86 dispositions relatives (DR) aux informations à fournir
- 1178 datapoints, dont 75% sont des données qualitatives
Le but de ces indicateurs et de ces reportings ? Que toutes les entreprises parlent le même langage. Pour établir les rapports CSRD, les entreprises vont devoir s’appuyer sur des analyses de double matérialité. Cela implique pour les entreprises de publier des informations nécessaires pour comprendre d’une part les effets des enjeux de durabilité sur leur situation et performance financières (matérialité financière), et d’autre part leurs impacts sur l’environnement et la société (matérialité d’impact).
Quelles implications pour le marketing et la communication ?
Les services marketing et communication des entreprises devront jouer un rôle important dans la préparation et la présentation des rapports CSRD, en veillant à ce que les informations divulguées soient précises, transparentes et engageantes. En pratique, voici comment ces départements seront impactés.
La collecte et l’analyse des données sur la norme ESRS – S4
La norme ESRS – S4 concerne les consommateurs et utilisateurs finaux, et est donc la principale norme sur laquelle les départements marketing et communication auront à reporter. L’objectif de ce reporting est d’évaluer les effets réels ou potentiels des produits / services sur les consommateurs et utilisateurs finaux, ainsi que les mesures prises pour les prévenir, les atténuer ou y remédier. Les exigences de publication sont les suivantes :
- Décrire ses engagements en matière de respect des droits de l’homme et du consommateur
- Identifier ses consommateurs vulnérables et décrire les process mis en place pour communiquer avec eux
- Mettre en place des canaux de remontée des besoins des utilisateurs
- Mettre en place un plan d’actions permettant de remédier aux incidences négatives sur les consommateurs
- Se fixer des indicateurs pour suivre les échéances et les résultats
La production du rapport de durabilité
Que ce soit sur le fond ou sur la forme, le rapport de durabilité devra faire l’objet d’une attention particulière. Sur le fond, les données remontées dans le rapport doivent être pertinentes, fiables, fidèles, comparables, vérifiables et intelligibles pour les consommateurs. Il faudra également veiller à la cohérence avec les autres documents de référence, et à la structuration du rapport, qui devra se faire selon les normes recommandées.
Sur la forme, le contenu sera numérisé au format xhtml, et devra pouvoir être lu par des robots. Il sera important de rédiger de manière à ce que les données du rapport puissent être exploitées par les différentes parties prenantes, donc structurées en conséquence.
La communication et le narratif autour de votre rapport
Une fois les données collectées, le rapport initial devra être décliné en récits destinés aux parties prenantes, pour mettre en valeur les initiatives en matière de RSE qui ressortiront. Ce rapport sera une mine d’informations à exploiter en communication qui peuvent servir l’image de l’entreprise, en apportant des preuves qui crédibiliseront les messages RSE, et en structurant les communications sur le sujet.
Attention cependant à la gestion des risques potentiels liés à la divulgation de certaines données sensibles. Les services marketing et communication devront être prêts à répondre rapidement et efficacement aux préoccupations ou aux critiques des parties prenantes.
En conclusion, la CSRD représente un nouveau chapitre dans l'évolution de la RSE, avec des implications significatives à tous les niveaux de l’entreprise, y compris pour le marketing et la communication. En adoptant une approche proactive et stratégique, ces départements peuvent non seulement répondre aux exigences réglementaires, mais aussi renforcer la réputation et la légitimité de leur entreprise dans un monde de plus en plus axé sur la durabilité et la transparence : ce rapport est une formidable opportunité pour mettre en valeur ses engagements RSE auprès de toutes ses parties prenantes.
Merci à L'Union des Marques de nous avoir choisis pour intervenir sur la CSRD auprès de leur communauté Impact. Mars 2024/Avec la précieuse collaboration de Marie Sylvie Bertail